Exigeons une hausse des salaires de 5%

ET la justice climatique et sociale !

Nous relayons l’invitation du Cartel intersyndical à participer à

l’ASSEMBLÉE du PERSONNEL de la fonction publique et du secteur subventionné

le JEUDI 19 OCTOBRE 2023 à 20h00 au Palladium,

rue du Stand 3bis à Genève

pour se prononcer sur les moyens de lutte à mettre en œuvre (manifestations, grèves, etc.) pour obtenir la hausse des salaires de 5% (décidée précédemment) en réponse au projet de budget 2024 de l’Etat de Genève. Vous trouverez toutes les informations ici.

Cette invitation s’inscrit dans un mouvement plus large. En effet, l’Union syndicale suisse, forte de la mobilisation qui a eu lieu à Berne en septembre dernier, revendique une hausse des salaires nominaux et des rentes de 5% au 1er janvier prochain, revendication à laquelle se joignent les services publics et parapublics romands.

Pourquoi se mobiliser ? Comme il n’est plus possible de le nier aujourd’hui, nous vivons de multiples crises (climatique, sociale, énergétique et démocratique, notamment) qui sont interreliées et vont en s’aggravant. Or, comme le revendiquent les syndicats, il n’appartient pas aux travailleurs-euses (ni du privé ni du public) de faire les frais de ces crises !

Dans le cas qui nous occupe, la demande de hausse des salaires de 5% permettrait à la population la plus précarisée de faire face à l’inflation et de vivre dignement. Or, contrairement à ce que l’on peut penser, l’inflation est moins causée par les différentes crises et conflits (on peut penser à la guerre en Ukraine) que par l’augmentation des profits captés par les grandes entreprises, qui les redistribuent à leurs hauts dirigeants (alors que les bas salaires stagnent) et actionnaires (par le biais des dividendes). Sergio Rossi, professeur ordinaire de macroéconomie et économie monétaire à l’Université de Fribourg dénonçait dernièrement une réelle « inflation par les profits » dans le journal services PUBLIC.

Pour revenir à notre canton, les caisses de l’Etat de Genève sont loin d’être vides. En effet, « les excédents cumulés des comptes 2021 et 2022 du canton ont été de 1,532 milliards alors que les projets de budget étaient déficitaires ». Cette sous-estimation systématique des revenus est utilisée pour « justifier des mesures d’économie prises sur le dos de la fonction publique ». Nous ne serions toutefois qu’au début d’un véritable programme d’austérité. Il est à craindre, toujours avec le Cartel, « qu’avec le plan de mesures structurelles annoncé par le Conseil d’Etat et les baisses d’impôts promises par les partis de droite, d’autres attaques contre la fonction et les prestations publiques se préparent« .

Or, en défendant les conditions de travail de la fonction publique, nous défendons également la qualité du service public, qui a un véritable impact sur la cohésion sociale. Par ailleurs, nous défendons également le pouvoir d’achat des salarié-e-s et des rentiers-ières des services publics et parapublics qui ont les plus bas salaires et souffrent davantage de l’inflation.

Finalement, en nous mobilisant pour que l’Etat effectue une hausse de nos salaires de 5%, nous nous associons aux travailleurs-euses du secteur privé qui demanderont une telle augmentation à leurs employeurs-euses et patron-ne-s. Le rapport de force est certes en faveur des puissants… mais nous sommes les plus nombreuxses: seule l’union des travailleurs-euses permettra d’obtenir cette hausse socialement juste !

C’est pourquoi il nous semble important de nous engager, comme de nombreux enseignantexs le font déjà, sur nos lieux de travail, dans les associations des maîtrexs des établissements, dans les associations professionnelles, les syndicats et au Cartel pour défendre nos conditions de travail et porter les revendications liées à la justice climatique et sociale.

Rejoignons l’assemblée du personnel jeudi prochain et choisissons des moyens de lutte qui feront pencher la balance !


Justice climatique et sociale Les questions liées à la défense des conditions de travail, en particulier du salaire, sont intimement liées à la justice sociale. Il nous semble toutefois évidemment essentiel d’articuler les revendications des travailleurs-euses à la justice climatique; vous trouverez donc, ci-dessous, deux ressources (du SSP et du SIT) dont nous vous avons déjà parlé. Le collectif des enseignantexs pour le climat a également formulé des revendications; rejoignez-nous pour les développer (il faisait très chaud dans certaines classes à la rentrée !) et les porter auprès des associations professionnelles et des syndicats. Nos conditions de travail et conditions de (sur)vie sont intrinsèquement liées !

A (re)lire: Le SSP, à l’occasion de la Grève pour l’Avenir, avait formulé un certain nombres de revendications liées au secteur public: Pour une transition écosoiale: Des investissements, pas des démantèlements! Plus récemment le SIT a publié (en avril 2023) l’excellent bulletin  » Justice sociale et transitionécologique : quelles revendications syndicales ?