Le vendredi 19 avril dernier, LIFE et le collectif des enseignantexs pour le climat et la biodiversité recevaient Irène Pereira, philosophe et spécialiste du courant de la pédagogie critique, pour une discussion avec David Pillonel et Renato Alva Pino, enseignants du secondaire, puis avec le public. Les apports et échanges autour de l’écopédagogie ont été riches, merci à toutes les personnes – nombreuses – qui ont fait le déplacement !
Dans la foulée, et pour avoir des pistes concrètes de mise en œuvre d’écopédagogie en classe, nous vous transmettons la publication d’Irène Pereira Proposition de plan pour un module de formation : Transition juste et équité sociale, Les cahiers de pédagogies radicales, pedaradicale (18.4.2024)
Si vous ne l’avez pas déjà lu, le Journal de l’Unige a consacré un article « Quand l’urgence climatique fait débat en classe » pour présenter l’entrevue.
Par ailleurs, Irène Pereira tient régulièrement une rubrique, « L’actualité au prisme de la philosophie », dans Le Courrier.
Dans sa dernière contribution, elle pointe le discours autour de l’éducation au développement durable qui tend à mettre en avant les écogestes…alors même que nos modes de vie sont conditionnés par les infrastructures et par l’organisation du mode de production économique dans lesquels ils s’inscrivent. Se référant à certaines études qui établissent que « ce qui détermine si les personnes ont un mode de vie plus ou moins polluant n’est pas leur conscience écologique, mais leur niveau de revenus », elle conclut que les « discours basés sur les efforts écologiques individuels devraient davantage constituer l’apanage des groupes sociaux les plus aisés ».
Ce qui nous amène à formuler quelques propositions à discuter. Tout d’abord, si le DIP continue à proposer ces calculs d’émissions de gaz à effet de serre, inspirés de l’empreinte carbone individuelle promue par le pétrolier BP, il devrait cibler essentiellement les élèves appartenant aux regroupements et établissements où étudient les classes sociales les plus aisées. Dans le même mouvement, il devrait l’assortir des chiffres qui montrent l’impact différencié selon les revenus et investissements, par exemple.
Par ailleurs, il faudrait imaginer des activités à proposer à tous et toutes les élèves pour remettre en question les infrastructures et le mode de production économique, dans une perspective de justice sociale et climatique.